mercredi 22 février 2012

THEODORE CHAVANTON, POÈTE BUGISTE



Théodore Chavanton, né le 11 novembre 1888, était un enfant d’Ambléon.



Fils d'Henri Félix Chavanton, cultivateur, et de Virginie Anthelmette Chabert, il fut élève à l’Ecole primaire supérieure de Belley puis à l’Ecole normale de Bourg-en-Bresse, avant de faire son service militaire au 133e Régiment d’infanterie, basé à Belley.





Durant la guerre de 1914-1918, blessé au genou alors qu'il combattait en Alsace, il dut être amputé d’une jambe.


 D’origine paysanne, amoureux de cette terre qui l’avait vu naître, 
 devenu l'instituteur de son village, 

Théodore Chavanton (né Alfred Pierre ?), prit la plume sous le nom d’Avanton,  d’abord en 1925 avec "le Bugey poétique", 
puis en 1952 et 1956 pour écrire "l’Oasis perdue" en 2 volumes,ouvrage dans lequel il décrit avec amour la vie des paysans à Lombane (anagramme  d’Ambléon) de 1870 à 1914. 

Le premier volume, d’ailleurs dédié à sa mère, obtiendra le grand prix de l’Académie rhodanienne en 1952.

Décoré de la croix de guerre avec palme, de la médaille militaire, de la croix du combattant, de la légion d’honneur, il rédige durant sa retraite, "le Souvenir", organe de liaison des trois anciens régiments bugistes, le 133e, le 333e et le 56e territorial.

Dans l’oasis perdue, Théodore Avanton décrit avec humour la vie politique et sociale de cette époque, surtout celle de Belley, LA ville. 

Mais surtout il rapporte la vie quotidienne de son village, des travaux des champs, de la promiscuité des maisons, de la solidarité entre les habitants.

L’Oasis perdue est le récit des traditions d’autrefois, des veillées où on naillait et débourrait les gaudes, les repas, la vogue de la Saint Didier, le 9 février, où l’on venait de loin pour danser et boire le vin chaud.

Mais c’est aussi l’évocation de la pauvreté, des dettes des paysans, du dur travail quotidien, des longs trajets à pied pour négocier le prix des denrées, l’attachement à la terre et à la vigne. 


Théodore Chavanton parlait de la nature avec poésie, des sources, des marais, mais aussi des coutumes comme celle consistant à promener l’homme battu par sa femme assis sur un âne, la tête tournée vers la queue de l’animal.

Théodore Avanton, ou Chavanton, décrivait la vie rurale, préservée, d'un village bugiste.
A ses détracteurs critiquant son style littéraire, il répondit, dans le 2e tome de l’Oasis perdue :
« ces pages ne sont autre chose que les glanes d’un été sur des champs dont la moisson n’est plus à faire ».


Théodore Chavanton est décédé le 14 mai 1971.

Bugey ! Bugey ! Bugey ! Pays des sept cascades !
Pays partout vivant, des cluses aux plateaux !
La lumière et l’amour s’y versent par rasades,
Les pampres des étés ombragent les tombeaux.
(…)
Ses vins ont un renom qui franchit les frontières ;
Le blanc mouse et pétille et ne descend qu’au cœur ;
Le rouge est généreux et facile aux prières
Que fait pour le verser le vigneron rieur.
(…)
Tous ces dons, tous ces biens sont ton noble apanage
Et ton sceptre, O Bugey ! toi qui vis enchanté,
Bresse et Dombes à tes pieds pour te rendre l’hommage
Que tout vassal bien né doit à la royauté.


Le Bugey poétique
Théodore Avanton






Bibliographie :

Georges Goyat, « Théodore Chavanton, chantre du pays bugiste », le Bugey, n°59, 1972, p. 395
Richesses touristiques et archéologiques des communes rurales du canton de Belley, 1994
Le Bugey poétique sur Gallica