dimanche 13 avril 2014

Louis-René Boulanger

Parmi les peintres qui ont trouvé l'inspiration dans le Bugey (voir l'article sur Henri Bidault), nous pouvons citer Louis-René Boulanger, peintre paysagiste de la fin du XIXe et du début du XXsiècle.

Louis-René est né à Paris le 22 janvier 1860.

Son père, peintre portraitiste, est un ami de Balzac, Hugo et Alexandre Dumas. Il meurt quand Louis-René n' a que 7 ans.
Il grandit cependant dans une atmosphère artistique, puisque sa mère se remarie avec le peintre Philippe Vallée et étudie à l'Ecole nationale des Beaux-Arts.
Il fut l'élève de Français et de Yon.


Il s'installe à Bourg-en-Bresse en 1884. Il séjourne ensuite plusieurs années à Belley où il décore la salle à manger de l'hôtel Pernollet, le salon des mariages de l'Hôtel de Ville et la Caisse d'épargne et enseigne le dessin à son domicile.

A Bourg, il orne la maison de Charles Guillon.




Ses œuvres exposées dans les salons officiels : 

Paris - 1891 : Plaine d'Ambérieu, oeuvre qui décore la salle des mariages de l'hôtel de Ville de Belley, aux côtés de Vieille Porte sous la neige.
Paris - de 1891 à 1909 : Soir au bord de l'Ain

Lyon - de 1894 à 1912 : Le lac de Pluvis et Bords du Sevron pour laquelle il obtient la médaille de première classe.
Le pêcheur - Musée de Brou
Narbonne : médaille d'or
Aix-en-Provence : médaille de première classe
Lyon - 1912 : exposition personnelle chez Velty, marchand de tableaux où il présente des vues de Nantua, Poncin et Cerdon. 


En 1905, il participe à la première exposition de la société des artistes de l'Ain, créée un an auparavant. C'est d'ailleurs à son ami Johannès Son qu'il dédicace Le pêcheur, une huile sur toile exposée au Musée de Brou. 

En 1911, il devient conservateur du Musée des Beaux-Arts.
Il meurt à Bourg-en-Bresse, le 15 avril 1917. Son fils, Charles, sera également peintre et professeur de dessin.

Il a aimé et chanté la Bresse et le Bugey.
Il a reproduit dans son oeuvre les grandes plaines fleuries, les montagnes perdues dans la brume matinale ou se détachant sur les lueurs dorées du soleil couchants, les eaux calmes des étangs, les arbres majestueux, les vieilles demeures, les rues pittoresques de nos villages ;
il a campé dans tous ces décors variés les gardeuses de dindons, les petits pâtres, les pêcheurs, les vignerons et les laboureurs ; il a évoqué l'âme même du paysage.
Paysage du Bugey dédicacée à "A.M. Le Docteur Gaston Chaboux" 
La plus grande partie des paysages de Boulanger ont été faits sur nature. La plupart des motifs choisis par lui existent. Il n'invente pas, il a le souci du réel soit dans ce qu'il représente, soit dans sa façon de le représenter. Ce n'est pas un arrangeur, il a trop le respect de la nature, mais il sait que le tableau pour être de l'art ne doit pas être une froide imitation et qu'en plus du coin de terre qu'il nous montre, il doit nous montrer la terre sous l'influence de l'amour, de la joie ou de la tristesse qu'il porte en lui. Il veut que le tableau, dans les lignes et les couleurs, soit un enthousiasme, une émotion.
Louis Boulanger fut surtout paysagiste, ce qui ne l'empêchait pas de cultiver la nature morte, et les fleurs surtout qu'il rendait avec éclat et légèreté.
(Extrait des "Artistes de l'Ain", article de H. Huteau dans les Annales de l'Ain)


Il a peint également quelques portraits et des études de figures, des natures mortes comme Nature morte aux oranges et Nature morte aux huîtres, exposées au Musée de Brou.

Il aimait aussi les compositions de bouquets.


Fleurs, Musée des Ursulines de Mâcon
Autres œuvres : 
(Liste non exhaustive)

Brigands dans les bois (1911 - Fonds national d'art contemporain - Mairie de Langon - Gironde)

Les bords de l'Ain (1915 - Fonds national d'art contemporain - Préfecture d'Ajaccio - Corse du Sud)

Bords de mer (Musée de Brou)


En Bresse (Musée des Ursulines de Mâcon)
 Rue de Pérouges (Hôtel de la Préfecture de l'Ain - Bourg-
 en-Bresse)


Rue de village (Musée de Brou)

Vue des étangs des Dombes (Musée de Brou)



Dessins
Etude de figues de Barbarie (Dessin - Musée de Brou)
Lac d'Aix (Dessin - Musée de Brou)


Sources :
Ouvrages : L’Ain, ses peintres d’hier, édité par les Amis de Brou et le Musée de Brou, Bourg-en-Bresse 1998
Richesses touristiques et archéologiques de la Ville de Belley, pré-inventaire - Société savante Le Bugey - Belley 2007

Périodique :H. Huteau, Les Artistes de l'AinAnnales de la Société d'émulation, agriculture, lettres et arts de l'Ain 1930/07 (T56)-1930/12
Site : www.culture.gouv.fr

4 commentaires:

  1. Donc si je comprends bien, une de ses oeuvres a ete detruites avec la demolition de l'ancien Hotel Restaurant Pernollet a Belley, l'an dernier. Quelle Perte!!! Quel Dommage!

    RépondreSupprimer
  2. J'aimerais moi aussi connaître la réponse. Si quelqu'un l'a, merci à lui de nous éclairer.
    De même, je suis preneuse de photos, documents et souvenirs de cet établissement mythique. Aussi si vous le souhaitez, vous pouvez les envoyer par mail à bugeyhistorique@gmail.com avec vos nom et prénom. Ils seront publiés sur ce blog, toujours dans un esprit de partage de la mémoire bugiste. Merci par avance !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non, les oeuvres de Boulanger de l'hôtel Pernollet n'ont pas été détruites, elles ont été vendues lors de la vente aux enchères du mobilier et matériels, vaisselles, etc, de l'hôtel en 1984 (deux jours de vente aux enchères). Il y en avait une dizaine dans le salon, représentant des bords du Furan à la manière de Courbet, très réalistes et en même temps d'un naturalisme.assez attachant. J'ignore qui les a achetées. Boulanger les a données à notre arrière-grand père Etienne Pernollet pour payer ses dettes, ses gueuletons et boissons certainement. Jean Pernollet, notre oncle, en parlait à mots couverts en disant que, enfant, il avait entendu dire qu'il avait laissé un joli carton. Mais bon, un peintre qui à cette époque ne laissait pas de dettes derrière lui ça devait être rare.
      Richard Pernollet

      Supprimer
    2. Merci beaucoup pour ces précisions, M. Pernollet.

      Supprimer