ENTRE AIGLE ET DAUPHIN
Armoiries locales et lointaines
Exposition sur l'héraldique au château des Allymes d'Ambérieu-en-Bugey
Jusqu'au 16 septembre 2012
Jusqu'au 16 septembre 2012
Qu'est-ce-que l'héraldique ?
La science qui étudie les blasons ou armoiries.
Comment lire un blason ?La phrase ne contient pas de verbe, car en héraldique en sous-entend "l’écu est chargé de"On commence toujours par le fond de l’image. On énonce donc d’abord la couleur du champ, introduite par "de" ou "d’".
Puis la ou les figures principales sont introduites par à.. "ou "au", en précisant :
- leur couleur,
- leur localisation : en chef, à dextre.,
- leur disposition : en bande, en pal, en fasce.
On poursuit par la description des plans suivants, avec les figures ou les meubles secondaires.
Les dix principales pièces honorables
(De gauche à droite en partant du haut : Fasce, Bande, Barre, Chef, Pal, Croix, Sautoir, Chevron, Franc-Quartier, Bordure)C'est en parcourant les salles du château des Allymes que vous découvrirez monnaies, matrices de sceaux, vervelles ou encore blasons aux armes du Dauphiné (le dauphin) ou de la Savoie (l'aigle)
Matrice de sceau représentant le dauphin héraldique du Dauphin du Viennois
Collier de l'académie Granet établie à Pérouge depuis 1947.
Le grand collier de l'ordre représente le blason des 4 capitales des Pays de l'Ain : Trévoux (en haut à gauche), Belley (en haut à droite), Gex (en bas à gauche) et Nantua (en bas à droite).
Le fond représente les armes de Bourg en Bresse avec les couleurs du comte d'Amédée VI (sable et sinople ) et la croix tréflée de St Maurice (St Maurice d'Agaune étant le St Patron de la Savoie)
Blason de la famille de Lucinge des Allymes : armes de la famille François écartelé (Nicod François fut le premier châtelain savoyard du château) avec les armes de la famille de Faucigny-Lucinge.
Le fond représente les armes de Bourg en Bresse avec les couleurs du comte d'Amédée VI (sable et sinople ) et la croix tréflée de St Maurice (St Maurice d'Agaune étant le St Patron de la Savoie)
Blason de la famille de Lucinge des Allymes : armes de la famille François écartelé (Nicod François fut le premier châtelain savoyard du château) avec les armes de la famille de Faucigny-Lucinge.
Les armes se lisent ainsi :
Histoire des armoiries dauphinoises :
L'origine de l’appellation « Dauphin » reste contestée et les hypothèses avancées sont multiples : déformation allemande du patois "Do Vienné" (de Vienne) que répondaient les voyageurs à qui on demandait d'où ils venaient, surnom de baptême donné par sa mère en souvenir d'un cousin nommé Dolphin ou association à l'animal marin qui a toujours impressionné les marins de la Méditerrannée.
Certains y ont vu un lien avec les Croisades mais c'est oublier qu'à cette époque, les voyages en Terre Sainte s'effectuaient encore par la terre et non en bateau.
En 1133, Guigues IV fut le premier Dauphin de la province, arborant sur ses armoiries cet animal fantastique, mi mammifère, mi poisson.
Blason dauphinois ("D’or au dauphin d’azur crêté, barbé, loré, peautré et oreillé de gueules")
Une des origines du dauphin héraldique serait peut être dans le draco, étendard de cavalerie originaire des steppes présentant une gueule de dragon métallique doté d’un manche à air adopté par les Romains au cours de leur guerre en Dacie.
L'étendard à la morphologie du dragon qui aurait inspiré le dauphin héraldique
Cet étendard était toujours en service du temps des Carolingiens et on le trouve encore au XIIe siècle dans les troupes du Saint Empire Romain Germanique.
Histoire des armoiries savoyardes :
Malgré un territoire restreint à l’échelle européenne, les états de Savoie ont développé au cours du temps une gamme très étendue d’armoiries.
Tout commence au XIe siècle avec l’aigle de Maurienne, puisque le comte de Savoie est d’abord comte de Maurienne.
Anciennes armoiries de la Savoie ("D'or à l’aigle de sable")
L’aigle est aux couleurs du Saint Empire Romain Germanique et exprime la loyauté envers celui-ci.
On retrouve dans un document du comte Amédée III daté de 1143 la première manifestation de l’écu de gueules à la croix d’argent, sans doute suite au retour d'une croisade pour délivrer la cité d'Acre, qui deviendra la figure héraldique principale du comté, puis du duché de Savoie du XIIIe siècle au XVIe siècle.
Après une disparition temporaire due à la conquête française de 1535 à 1559, les armes du duché renaissant expriment les prétentions des ducs.
Dans un contexte de crise de la monarchie française, le duc Emmanuel-Philibert met en valeur l’ancienneté de son lignage, le faisant remonter à son ancêtre légendaire Béraud, lui-même issu du saxon Widukind, combattu par Charlemagne.
On retrouvera écartelés les armes de Saxe, considérée alors comme un royaume, reprenant l’écu de Saxe contemporain, le cheval de Basse-Saxe (Westphalie), le tout enté en pointe d’Angrie. Les prétentions à d’autres royaumes se manifesteront au siècle suivant avec l’apparition des armes du royaume de Jérusalem, de Chypre et d’Arménie, royaumes auxquels prétendaient vainement les ducs de Savoie par leur parenté avec les derniers rois de Chypre, les Lusignan.
Enfin, en 1713, la recherche d’un royaume effectif aboutit avec l’acquisition du royaume prestigieux de Sicile, qui sera toutefois troqué par les aléas de la grande politique européenne avec celui de Sardaigne en 1740.
La Savoie emploiera donc parallèlement ses armes très complexes avec un écu d’argent à la croix de gueules cantonné de quatre têtes de maures pour le nouveau royaume.
Armoiries du duc Charles-Emmanuel de Savoie , fils de Emmanuel-Philibert de Savoie
d’argent (fond blanc uni) à trois fasces (pièces coupant l'écu horizontalement) de sinople (vert) bandé d’argent et de gueules (rouge) de six pièces.
Blason de René de Lucinge , seigneur des Allymes (pierre armoriée retrouvée à Ambérieu-en-Bugey)
Histoire des armoiries dauphinoises :
L'origine de l’appellation « Dauphin » reste contestée et les hypothèses avancées sont multiples : déformation allemande du patois "Do Vienné" (de Vienne) que répondaient les voyageurs à qui on demandait d'où ils venaient, surnom de baptême donné par sa mère en souvenir d'un cousin nommé Dolphin ou association à l'animal marin qui a toujours impressionné les marins de la Méditerrannée.
Certains y ont vu un lien avec les Croisades mais c'est oublier qu'à cette époque, les voyages en Terre Sainte s'effectuaient encore par la terre et non en bateau.
En 1133, Guigues IV fut le premier Dauphin de la province, arborant sur ses armoiries cet animal fantastique, mi mammifère, mi poisson.
Blason dauphinois ("D’or au dauphin d’azur crêté, barbé, loré, peautré et oreillé de gueules")
Une des origines du dauphin héraldique serait peut être dans le draco, étendard de cavalerie originaire des steppes présentant une gueule de dragon métallique doté d’un manche à air adopté par les Romains au cours de leur guerre en Dacie.
L'étendard à la morphologie du dragon qui aurait inspiré le dauphin héraldique
Cet étendard était toujours en service du temps des Carolingiens et on le trouve encore au XIIe siècle dans les troupes du Saint Empire Romain Germanique.
Malgré un territoire restreint à l’échelle européenne, les états de Savoie ont développé au cours du temps une gamme très étendue d’armoiries.
Tout commence au XIe siècle avec l’aigle de Maurienne, puisque le comte de Savoie est d’abord comte de Maurienne.
Anciennes armoiries de la Savoie ("D'or à l’aigle de sable")
L’aigle est aux couleurs du Saint Empire Romain Germanique et exprime la loyauté envers celui-ci.
On retrouve dans un document du comte Amédée III daté de 1143 la première manifestation de l’écu de gueules à la croix d’argent, sans doute suite au retour d'une croisade pour délivrer la cité d'Acre, qui deviendra la figure héraldique principale du comté, puis du duché de Savoie du XIIIe siècle au XVIe siècle.
Après une disparition temporaire due à la conquête française de 1535 à 1559, les armes du duché renaissant expriment les prétentions des ducs.
Dans un contexte de crise de la monarchie française, le duc Emmanuel-Philibert met en valeur l’ancienneté de son lignage, le faisant remonter à son ancêtre légendaire Béraud, lui-même issu du saxon Widukind, combattu par Charlemagne.
On retrouvera écartelés les armes de Saxe, considérée alors comme un royaume, reprenant l’écu de Saxe contemporain, le cheval de Basse-Saxe (Westphalie), le tout enté en pointe d’Angrie. Les prétentions à d’autres royaumes se manifesteront au siècle suivant avec l’apparition des armes du royaume de Jérusalem, de Chypre et d’Arménie, royaumes auxquels prétendaient vainement les ducs de Savoie par leur parenté avec les derniers rois de Chypre, les Lusignan.
Enfin, en 1713, la recherche d’un royaume effectif aboutit avec l’acquisition du royaume prestigieux de Sicile, qui sera toutefois troqué par les aléas de la grande politique européenne avec celui de Sardaigne en 1740.
La Savoie emploiera donc parallèlement ses armes très complexes avec un écu d’argent à la croix de gueules cantonné de quatre têtes de maures pour le nouveau royaume.
Armoiries du duc Charles-Emmanuel de Savoie , fils de Emmanuel-Philibert de Savoie
A partir du règne de Charles-Albert en 1830, c’est la simple croix de savoyarde qui s’imposera et deviendra symbole de l’Italie unifiée par la maison de Savoie
"de gueules à la croix d’argent"
Un grand merci à Cédric Soulier, guide passionné et passionnant de l'association des Amis du château des Allymes et de René de Lucinge, pour tous ces renseignements sur l'héraldique et l'histoire des Allymes en général.
Pour réserver une visite guidée : 04 74 38 06 07 ou lesallymes@wanadoo.fr
Horaires et tarifs sur le site www.allymes.net
Lien vers l'article sur le château des Allymes
Un grand merci à Cédric Soulier, guide passionné et passionnant de l'association des Amis du château des Allymes et de René de Lucinge, pour tous ces renseignements sur l'héraldique et l'histoire des Allymes en général.
Pour réserver une visite guidée : 04 74 38 06 07 ou lesallymes@wanadoo.fr
Horaires et tarifs sur le site www.allymes.net
Lien vers l'article sur le château des Allymes
Passionnant!
RépondreSupprimer