samedi 1 septembre 2012

LE PASSAGE DU DUC D'AUMALE A BELLEY


En 1844, le Duc d'Aumale, qui se rendait en Italie pour y épouser Marie-Caroline de Bourbon, princesse des Deux-Siciles, fit une halte dans la ville de Belley.



Quelques mots sur le Duc d'Aumale

Henri d’Orléans (1822-1897), duc d’Aumale, 5e fils de Louis-Philippe, commença sa carrière militaire en 1840 comme officier d’ordonnance de son frère, le duc de Nemours, Général de division en Algérie.
Promu maréchal de camp et commandant de la région du Titteri, il s'illustra lors de la prise de la smala (capitale mobile) d'Abd El Kader en 1843.

Gouverneur général d'Algérie en 1847, il dut cependant s'exiler 
en Grande-Bretagne durant 23 ans après la révolution de 1848  et ne put revenir en France qu'à la fin du second Empire.

Elu député de l’Oise en 1871, Président du conseil de guerre qui condamna le maréchal Bazaine en 1873, Inspecteur général de l’armée en 1883, il fut rayé des cadres en 1886 et proscrit en vertu de la loi interdisant aux membres des familles ayant régné sur le pays de résider en France.
En juillet, il est rayé des cadres sur proposition de Boulanger par Jules Grévy, puis expulsé en Belgique. Il ne fut autorisé à rentrer en France que lors du décret de Sadi Carnot du 8 mars 1889.


Auteur d’études politiques et militaires et d’une "Histoire des princes de Condé", il sera élu académicien des Sciences morales et politiques, puis nommé directeur de l'académie de Besançon, docteur honoraire de l'Université d'Oxford et membre de l'Académie royale de Bruxelles.
Grand amateur d'art, veuf et sans descendants directs vivants, il légua son domaine de Chantilly dans l'Oise à l'Institut de France.


Dans un article de la Société Savante Le Bugey (n°48 - 1961), Albert Dallemagne nous conte une histoire fort amusante.

L'hôtel de l'Union sur la place des Terreaux, situé côté nord, sous les arcades aujourd'hui disparues, tenu par maître Flicoteau, était fort décrépi et n'était pas vraiment le genre d'établissement à pouvoir recevoir les grands de ce monde, et encore moins un fils de roi. 

Le sous-préfet, M. Lavigne allait demandé son avis au Président du Tribunal, Monsieur Ferrand, qui trouva là l'occasion de lui jouer un bon tour, en lui conseillant de citer dans son discours de réception, une vieille coutume : "quand un puissant seigneur voulait honorer quelqu'un, il l'invitait à partager son lit".
M. Lavigne alla donc accueillir le Duc d'Aumale en terminant son allocution par "Et  maintenant, Monseigneur, il ne me reste plus, selon l'usage antique, qu'à solliciter l'honneur de partager la couche de Votre Altesse Royale".
Furieux et croyant que l'on se moquait de lui, le Duc demanda à reprendre la route, ce qui ne manqua pas de provoquer une querelle entre maître Flicoteau, l'hôtelier, et M. Lavigne, le sous-préfet. 
Avant que le Duc, complètement ahuri, ne fuit la ville, maître Flicoteau réussit tout de même à lui glisser une bouteille de marc dans la poche de son manteau. 

Quelques années plus tard, lorsque le Duc, devenu Général, commandait le VIIe corps d'armée, dont dépendait la garnison de Belley,  le Duc d'Aumale revint à Belley pour l'une de ses inspections.
Il fut reçu à l'Hôtel de Ville par le maire, Charles Mante, commandant du génie en retraite et par sa femme, qui lui offrit...des glaces. 

Le Duc descendit à l'Hôtel Charles, bonne maison d'un nouvel immeuble Place des Terreaux (l'actuelle pharmacie Giraud) où il invita à dîner le maire et les conseillers municipaux, puis se promena sur la place en fumant un cigare, au son du concert donné à cette occasion, sous les regards des curieux.

Parions qu'il garda un merveilleux souvenir de l'accueil belleysan...


                                                        La place des Terreaux, quelques dizaines d'années plus tard

1 commentaire:

  1. Mais que s'est il passe ensuite? Le Duc D'Aumale a t'il appris plus tard que le President du Tribunal avait joue un tour au Sous-Prefet? Le Marc du Bugey l'a-t'il apaise? Quand il revint, en fit-il une remarque? Que de questions! :)

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